Enculés de principes !!!
Vous le savez le mois de juillet ce sont les grandes vacances.
Dépassé le stade de l’étudiant, le mois de juillet devient l’un des deux mois à choisir pour ses congés (car quand on atteint avec satisfaction, et barbichette, ses 30 ans, il convient de ne plus évoquer les « grandes vacances » avec la nostalgie du puceau se remémorant les douloureux épisodes où il crut sincèrement se débarrasser de cette virginité compromettantes pour ses 18 ans, mais bien plutôt ces fameux « congés », qui font adultes, dépressifs et frustrés).
Quel que soit votre choix estival, je vous moque bande de cons de vacanciers du mois de juillet sous la pluie. Et oui ! L’infatigable flaire de bénitier que j’arbore avec condescendance m’a permis d’opter pour le mois d’août. Aussi je me tire d’ici peu faire comme tout un chacun : prendre une semaine pour me déstresser, prendre une semaine pour profiter d’un village vacances à la con – d’un camping à la con – d’un gite à la con, et une semaine pour me dire que c’est trop con de rentrer travailler.
Enfin, une fois revenu œuvrer pour la société, il me restera une semaine, au travail donc, pour me convaincre que de toutes manières je m’en fous, si j’étais toute la vie en vacances, hé ben je ne saurais pas quoi faire ! Alors c’est mieux de taffer !! Passque sinon je risquerais de m’ennuyer à pas travailler ! Ce qui serait con, reconnaissez-le… Car mieux vaut s’ennuyer au travail qu’en liberté ! C’est bien connu.
Bref tout ça pour vous annoncer tout de go, à vous, encore salarié en ce méchant mois de juillet, que je compatis à tel point même que je m’identifie à votre douleur. La preuve de mon dévouement emphatique : je suis encore au boulot.
Et pourtant, et pourtant !! (Répétez-vous menaçant devant votre écran dans votre immeuble déserté). Pourquoi Diable (ou Hayek c’est au choix) ne te divertis pas plus en cultivant tes boursoufflures narcissiques étalées de tout leur long au fil des pages de ce présent instrument électronique ? Pourquoi Diable (ou Squadra Azura c’est au choix) si tu es encore au boulot, ne passes-tu pas le plus clair de ton temps à écrire quelques vacuités, histoire d’occuper tes journées ?
« Peut-être travailles-tu d’arrache-pied » pourraient se dire les me…. Non ! Personne ne devrait se dire ça. D’ailleurs que le premier con qui a osé imaginer telle solution se flagelle avec sa souris. Car il faut être franc ! Je branle pas lourd. Voire je distrais le cadran de mon horloge en lui déclamant le classement du Tour de France toutes les heures. Ce qui est un peu pénible passque généralement entre 8h30 et 17h00 y’avait peu de changement… Pire des fois, quand j’allais vraiment mal, j’essayais de lire les éditos, écrasant de suffisance, de Laurent Joffrin (qui gagnerait beaucoup à prendre des vacances lui !). Une fois, au bord du gouffre, quand la douleur du soleil se fracassant à la fenêtre, close, de mon burlingue me rappelait l’inanité de ma position estivale, j’ai même tenté d’écouter l’étape du Tour sur RMC avec les conseils avisés de Luc Leblanc… Vous imaginez aisément mon désarroi.
Alors pourquoi ne pas se distraire en écrivant des conneries ? Qui à défaut d’être lues, ont le mérite d’être écrites ! Quitte à glander, autant buller intelligemment, non ?
Et bien c’est par principe !!!
Car vous n’êtes pas sans savoir que mon instinct politique, associée à ma très grande intelligence, me permet d’embrasser à la fois les causes idéologiques à la mode et les thèmes politiques portés avec enthousiasme par la majorité des Français. C’est pourquoi je me suis très tôt investi dans un combat novateur : travailler le moins possible ! C’est pas si simple. Passque c’est également intéressant de survivre. Donc faut peu travailler tout en évitant de loger dans l’hôtel qui brûle régulièrement en périphérie des grandes villes (vous savez celui dont la presse régionale parle quand elle titre « Incendie dans un hôtel à St Martin des Pêcheurs, 2 morts »). Et de nos jours, vous le reconnaitrez l’équation n’est pas simple !
J’ai donc choisi une voie médiane, apte à réconcilier le cadre supérieur lecteur de Libé qui quitte à 21h00 (mais c’est surtout passqu’il adoooore son boulot !) et le fumiste que je tente de représenter (longtemps concurrencé par Sladjan, je dois en convenir). Je milite donc pour la semaine de 15h (sans baisse de salaire, il va de soi) !
C’est sympa 15h de boulot ! Et comme je suis ouvert au dialogue social, j’ai bien pris en considération les demandes exorbitantes du patronat. Et je suis prêt à transiger (mais il faudra un accord par branche tout de même) sur une relative flexibilité pour ces 15h. Style des fois on commencera à 10h00 et es fois à 14h00. Mais cela devra être bien codifié. Pas question de se faire enfler par ces crevures patronales !
Bref je connais bien quelques théoriciens écono-polito-etc qui vont essayer d’objecter des arguments rationnels sur la faisabilité d’un tel système. Je n’en ai cure ! Je m’y accroche et rêve donc de ce monde où qu’on est pas obligé de trimer (même si on adoooore) et qu’on peut s’adonner au reste : ***
Tout ça pour dire que mu par mes considérations philosophiques, et encadré par la sévère réalité de la dernière élection, j’ai opté pour une phase de résistance active. Je ne travaillerai que 15h par semaine. Autant dire qu’il me reste 20h à négocier au mieux à ne pas travailler au bureau. Et s’occuper au bureau à ne pas travailler, c’est pas si simple. D’où cette subite envie de créer un blog et d’y déverser un flot ininterrompu de conneries, qui ont en commun de me prendre une bonne vingtaine d’heures par semaine…
En gros comme j’ai une confiance inébranlable dans le génie humain, je sais qu’un jour nous serons exploités uniquement 15h par semaine. Donc actuellement je ne fais qu’anticiper sur une future réforme humaine. Je me cale sur les chemins de la modernité et du progrès, je change de logiciel ou encore je combats l’archaïsme et l’immobilisme (ces 5 derniers thèmes sont tous issus de 2 ou 3 éditos de Lolo). Bref je suis un homme du futur !
Mais au mois de juillet je suis dans la merde ! Passque vu qu’on en fout pas une au boulot, j’ai vachement moins de mérite philosophique à compter quelques historiettes à mon ordinateur. Voire pire ! Cela pourrait devenir du travail… Alors je me foutrais dedans !
Non, bon Dieu (ou Marx c’est au choix), non !! On a des principes ou on n’en a pas ! Bordel !! Je ne peux écrire sur ce blog que lorsque je suis pris à la gorge par tout le travail qui m’assaille. Je ne peux disserter sur l’existence de pull en laine que quand on attend de moi un rapport, une étude, une synthèse, une note, un schéma, un power-point, un truc quoi.
C’est immoral de voler des temps de plaisir quand on nous les offre. Et je suis très moral. Voire trop ! C’est pourquoi je n’ai pas saisi mon clavier durant ce mois de juillet. J’avais trop le temps.
Mais rassurez-vous, dès le mois de septembre, le boulot va me tomber sur le râble telles des sauterelles dévastant les cultures nourricières de quelques malheureux territoires, et du coup j’aurais enfin le temps de voler quelques bribes de plaisirs et pourrais vous narrer l’inutile.
*** Si vous pouviez m’aider à dresser la liste de ce « reste »… Soyez-en chaleureusement remercié…